Wednesday, November 14, 2012

Note de lecture


TRADITION CULTURELLE DE L’HUMANITE
L’arbre au début et à la fin de toute chose

Dans son nouvel ouvrage, « L’arbre et la vie », préfacé par Jacques Diouf, Directeur général de la Fao, Colonel Moumar Guèye, Ingénieur des Eaux et Forêts, nous fait une « véritable leçon de pédagogie sur notre environnement ». Il raconte la symbolique de l’arbre et du monde végétal. Selon lui, l’arbre est au début et à la fin de toute chose.

« L’arbre et la vie » est le titre du nouvel ouvrage du Colonel Moumar Guèye, Ingénieur des Eaux et Forêts, dans lequel il explique toute la symbolique autour de l’arbre. « Dans beaucoup de civilisations, il incarne les symboles de la tradition et de la culture. Depuis la nuit des temps, il perpétue l’éducation et la culture des peuples », a souligné Moumar Guèye à la page 17 de son ouvrage.

Cette assertion fondée sur la recherche et l’observation sociale conforte bien la symbolique de l’arbre qui est le lieu pour palabrer, le lieu où la communauté se rassemble pour discuter des affaires militaires et sociales. En Afrique, la littérature parle de « l’arbre à palabres » pour marquer cette fonction de place publique, de lieu de rassemblement.

Au-delà de cet aspect, Colonel Moumar Guèye, nous rappelle la fonction artistique liée à l’utilité de l’arbre. « Il est le bois du tam-tam, la baguette du tambour-major, le corps du riiti (instrument de musique à cordes utilisés par les Peulhs et les Sérères) et du violon, les lamelles du balafon et le bois de la flûte », a toujours noté Moumar Guèye à la page 17 de son ouvrage.

Mieux, Colonel Moumar Guèye explique que l’arbre fournit depuis toujours les supports pou l’écriture et le dessin. « Cela a commencé avec le papyrus herbacé qui donna l’ancêtre du papier des anciens 2gyptiens, en passant par la tablette en bois des apprenants musulmans (talibés) pour fournir par la pâte à papier d’aujourd’hui », a-t-il renseigné. Et de poursuivre : « Ce papier qui sert à fabriquer tes livres, tes cahiers, tes journaux et tes cartons d’emballage ». Avant de donner une information encyclopédique en ces termes : « Le premier papier fabriqué par les Chinois était fait d’écorce de mûrier ».

Un peu plus loin dans la même page, l’ingénieur des Eaux et Forêts révèle qu’avant le cuir, rappelle cette époque du passé quand les chaussures étaient taillées dans le bois. « Ce sont les sabots des peuples de grand froid du Nord et les Karbatt (sandales rudimentaires dont la semelle est faite de bois lisse) de tes ancêtres d’Afrique », a-t-il renseigné. Du point de vue mystique, Moumar Guèye a noté qu’au Sénégal, chez les Sérères, les Bassaris et les Diolas, « les esprits et les cérémonies cultuelles sont symbolisé par l’arbre ou ses produits ». Selon lui, « pendant des siècles, il a été et demeure le gîte des génies (pangol) protecteurs et la tanière des esprits méchants ».

Moumar Guèye prend le temps d’expliquer que nombre de villages et autres localités en Afrique et ailleurs portent le nom d’un arbre. Pour illustrer ses propos, il cite en exemples : « Ngigis », « Mbul Ndakhar », « Guy Thiandigué », « Guy Mbind », « Bër » (nom traditionnel de l’île de Gorée), « Mbilor », « Mbudaay », « Dialacoto », « Touba », etc. A la page 19 de l’ouvrage, il souligne qu’en Afrique et ailleurs, « le culte de l’arbre constitue tout un symbole de grande valeur pour les peuples autochtones ». Au Sénégal, note-t-il, « dans la région casamançaise et au pays Bassari les peuples Diola, Balante, Bassari, Bedik et autres vénèrent la forêt, en tant que temple de l’initiation des jeunes adolescents ».

Au Nigéria, nous renseigne-t-il toujours, « Chez les Ibos, la croyance populaire veut que l’âme des nouveau-nés proviennent d’un arbre appelé le teck d’Afrique ou Iroko (Chlorophora regia ou Milicia excelsa) ». « C’est également cet arbre qui fournit le bois-de-fer africain dans lequel on taille le cercueilqui abrite le corps de ceux qui sont morts, mais qui ne sont peut-être pas morts…comme le disait si bien Birago Diop, grand poète et conteur africain », a écrit Moumar Guèye.

Enfin, il nous rappelle que l’arbre est dans notre religion, notre tradition, et notre folklore. « Il est ta culture et ton histoire », nous a-t-il déclaré pour dire que l’arbre nous « encercle ». Il est au commencement et à la fin de cette longue spirale de la vie. Bref, ce bouquin qui constitue par son style « une véritable leçon de pédagogie sur notre environnement » est un véritable livre de chevet, passionnant, bien écrit et bien illustré.
Chérif FAYE

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