
Quel danger pour l’environnement côtier ?
La tendance à l’ordre du jour pour réduire le poids de la pauvreté à l’heure de la récession financière qui frappe nos économies est l’exploitation des coquillages rejetés par les vagues sur les plages de la presqu’île du Cap-Vert. Ce nouveau mode de survie n’est-il pas un danger pour les côtes de plus en plus emportées par la furie des vagues ? À Thiaroye sur mer, l’activité est bien de mise.
« Nous recueillons ces coquillages rejetés par les vagues sur la côte. C’est une activité qui nous permet de régler nos dépenses et subvenir à nos besoins personnels et familiaux », a signalé Coumba Dione, un panier et un petit étui à la main. Cette quinquagénaire va tous les matins à l’assaut des vagues pour recueillir ces coquillages rejetés sur la terre ferme de la plage par les vagues. Sans se soucier du regard des sportifs qui courent dans tous les sens, elle s’adonne à son nouveau métier avec dignité. Bravant le froid du matin, elle scrute avec vigilance les parties de la plage où il y a plus de coquillages.
À certains endroits, les algues sapent le recueillement de la nouvelle manne financière de ces braves « Goorgoorlou ». Une vague s’élève et se brise sous le regard de cette Sérère de Diakhao se battant honorablement pour survivre à Dakar. « C’est un travail très dur, mais il n’y a pas de sot métier. Le froid n’est pas aisé, mais nous sommes obligés de l’affronter », explique-t-elle.
Pour ce qui concerne cette activité génératrice de revenus, Coumba hésite et finit par avouer : « Nous exploitons et gardons les coquillages là-bas sur la terre ferme où les entrepreneurs maçons viennent le chercher en l’achetant à la bassine à 1500 FCFA. Les charretiers le transportent aussi pour aller le vendre en ville », dit-elle. Près du mur de la Société Africaine de Raffinage à Mbao, des amas de coquillages sont exposés près des rails. Chaque tas attend d’être acheté par un éventuel entrepreneur.

Les jeunes sportifs, footballeurs ou lutteurs font leur « jogging », les nouveaux exploitants des coquillages de la plage suivent le littoral. Au loin, en mer Gorée s’impose au regard, avec les bateaux rentrant et sortant du port de Dakar. Le long de la plage de Thiaroye sur mer en allant vers Mbatal et Rufisque, hommes et femmes rentrent et sortent de la mer, avec les pagnes ou les pantalons trempés par l’assaut des vagues qui échouent sur la plage. C’est le temps de ce nouveau mode d’exploitation. Mais avec les assauts répétés des fossoyeurs de la terre sur la plage, cette activité n’est-elle aussi dangereuse pour l’état de la plage ?
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